Depuis 20 ans les études montrent que 70% des projets de transformation ne transforment pas vraiment ! Et si la décroissance organisée était le déclencheur qu’il manquait pour enfin aller au bout des choses ? Y a-t-il un autre choix que le « ralentir ou périr » que prônent certains économistes ? Peut-on imaginer d’autres voies (au sens stratégique) pour faire de la « sobriété » autre chose que du lean et du downzising industriel qui ne ferait qu’abîmer davantage le tissu économique et social ?
Se transformer à l’heure de la décroissance est le sujet de cette Lettre emoveo d’octobre que nous abordons à travers de 3 questions.
Le choc des prix de l’énergie…
a imposé le thème de la sobriété dans le débat public, moins pour des questions environnementales que pour les risques macroéconomiques qu’il risque d’engendrer et notamment celui de la stagflation. Cette sobriété va-t-elle s’imposer aux entreprises au-delà des enjeux financiers conjoncturels ?
Le risque identifié, peut-être pas pour 2022 mais pour 2023, est que la conjonction possible d’une inflation non contenue et d’une croissance atone ouvre une période de stagflaxion, avec des conséquences connues sur l’investissement et la consommation.
Cette « sobriété » va-t-elle s’imposer aux entreprises ? Elle s’impose déjà ! Quand vous demandez à une entreprise de baisser sa consommation d’énergie de 15%, les dirigeants savent compter, en particulier dans l’industrie où ils adaptent leur organisation, réduisent la production et recourent au chômage partiel.
Cette « sobriété » est-elle souhaitable ? C’est ce que disent certains économistes à travers un raccourci qui résume bien une vision de l’enjeu : « ralentir ou périr ».
Chez emoveo, nous préférons la formule « transformer ou perdre », mais convenons que la frontière entre ces deux visions est ténue et que probablement dans bien des cas, la transformation passe par une étape de décélération pour repenser la stratégie de long terme et construire les transformations souhaitables.
Au fond, la différence de vision entre « ralentir ou périr » et « transformer ou perdre », c’est l’investissement. Nous pensons que les gagnants de demain sont ceux qui auront continué d’investir dans cette conjoncture. Et investir certes, mais avec discernement car investir n’est pas dépenser ou pire acheter du temps qui eux coûtent cher. De ce point de vue, les fonds d’investissement ont faim de projets structurants bien ciblés.
« La sobriété énergétique, c’est baisser le parc de machines qu’on utilise. »
(propos de Jean-Marc Jancovici)
Nous ne savons pas comment va s’écrire la période qui s’ouvre car l’on voit bien qu’elle n’est pas comparable aux années 60-70 (avec ses vagues successives d’inflation), en particulier parce qu’elle est marquée par de profondes transitions (technologiques, sociales, sociétales, économiques, écologiques) qui ouvrent aussi des champs entiers d’opportunités.
Il y a tout de même deux constantes que nous pouvons rappeler ici. La première, c’est qu’une entreprise a besoin de cash pour investir ! C’est le nerf de la guerre, en particulier dans l’industrie qui est par nature gourmande en capital. La deuxième, c’est qu’une entreprise ne génère pas ou ne peut pas lever de cash sans stratégie (de long terme). Une fois que l’on a dit cela, tout est possible, tout reste à faire aussi ! Mais ce sont réellement les deux constantes de l’équation.
Il y a encore de la place pour la création de valeur à condition d’avoir une stratégie qui embarque les enjeux à venir et pas ceux d’hier : il n’y a pas d’autre choix que de faire différemment et repenser les business modèles.
A court terme, soyons aussi réalistes et accompagnons les PME/ETI familiales dont le développement se heurte à un plafond de verre, mettons en perspective l’enjeu du cash avec une réflexion sur la recomposition du capital. Comme nous tenons à le rappeler dans chacune de nos Lettres emoveo, les leviers existent (privés, public, industriels, institutionnels, français, européen) et rappelons aussi que les investisseurs ont faim de projets structurants, donc de temps long.
On parle de plus en plus du rôle de la planification dans la mise en place de la transition écologique.
Est-ce aussi pour l’entreprise le grand retour en force de la planification centralisée après des années de transformation agile ?
Plus que le retour de la planification, on assiste surtout au retour de l’Etat, avec une pression réglementaire de plus en plus forte. Autant c’est souhaitable pour accompagner les grands enjeux que traversent nos Sociétés (en France et dans le monde) et surtout pour accompagner les filières dans ces transitions qui se réussiront collectivement, autant l’on peut questionner la productivité d’un interventionnisme mal ciblé. On le voit bien avec la politique du « quoi qu’il en coûte » face au choc du Covid, il faut savoir en sortir, surtout en période inflationniste.
Quant à un retour en force de la planification centralisée dans les entreprises, ce serait une grave erreur car l’on tirerait définitivement un trait sur leurs ressources humaines, qui attendent du leadership, de la perspective et de ce point de vue une certaine forme de réassurance, mais surtout de l’intelligence collective ! D’ailleurs la crise Covid a clairement profité aux entreprises dont les pratiques managériales privilégient l’organisation apprenante qui repose à la fois sur un management fort et sur l’autonomie.
Il faut bien comprendre que cette période de profondes transitions exige (tout autant qu’elle fait l’opportunité) de mettre une bonne fois pour toutes le client consommateur et salarié, qui ne font qu’un, au centre !
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